J'ai lu|Les délices de Tokyo

« Il s'agit de bien observer la mine des haricots azuki. De s'ouvrir à ce qu'ils ont à nous dire. C'est, par exemple, imaginer les jours de pluie et de beau temps qu'ils ont connus. Écouter l'histoire de leur voyage, des vents qui les ont portés jusqu'à nous. »

Titre : Les délices de Tokyo

Auteur : Durian Sukegawa

Edition : Albin Michel

Nombre de pages : 239 pages

Date de parution : Février 2016

Résumé :

« Ecouter la voix des haricots » : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô , qui a accepté d’embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtisserie. Mais la vielle dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu’elle lui a fait partager.

Mon avis :

Invité par la plume de l’auteur, nous faisons la connaissance de Sentaro qui depuis 4 ans tient une boutique de Dorayaki, une pâtisserie japonaise pour payer la dette à l’ancien patron de la boutique.

Ces pâtisseries semblent préparées sans passion jusqu’au jour où Sentaro va faire la connaissance de Tokue qui lui fera remarquer que sa pâte manque de « cœur ». C’est là qu’elle se propose pour travailler avec lui, mais Sentaro semble hésiter puisque non seulement Tokue a plus de 70 ans mais aussi elle a les doigts tordus et crispés par une maladie d’antan.

Comment peut-elle bien l’aider ? En serait-elle capable de cuisiner avec ce problème de doigts ?

Et pourtant, lorsqu’il goûte sa pâte de haricots qu’elle prépare il ne put mettre des mots sur cette saveur, il était charmé.

Mais au fil des jours, Il apprendra qu’elle lui cachait un secret qui une fois divulgué risquerait de faire fuir ses clients.

L’auteur nous fait valser entre tristesse et joie. Il nous révèle un petit secret de l’histoire japonaise oubliée mais qui semble laisser tant de séquelles.

Malgré ce passé indélébile, ce roman est porteur d’espoir, on assistera du début à la fin à l’évolution des personnages qui sont très attachants : des êtres cabossés qui se réunissent à l’espoir d’une vie meilleure.

Le message que Durian essaye de nous faire transmettre à travers sa plume est plein de sagesse: A travers Tokue qui apprendra à s'accepter malgré sa maladie et qu'elle soit rejetée par la société. Ensuite Sentarô qui grâce à cette vielle dame va apprendre à faire confiance en soi et de s'ouvrir au monde qui l'entoure, porter un regard différent sur les choses et être à l'écoute.

Un roman poétique, à la fois dur et doux qui tourne autour de l’amour de la pâtisserie et la souffrance de l’âme et de l’être.

Je vous le recommande !